Parution article Répétition de Phrases en LSF

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Voici un article issu de notre travail qui vient de paraitre dans la revue international Plos One. Les données ont été collectées au sein du projet européen Sign MET.

Bogliotti, C., Aksen, H., & Isel, F. (2020). Language experience in LSF development: Behavioral evidence from a sentence repetition task. PLOS ONE, 15(11), e0236729. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0236729

 

Résumé

En psycholinguistique et en linguistique clinique, la tâche de répétition de phrases (Sentence Repetition Task) est connue pour être un outil précieux pour évaluer les capacités linguistiques générales dans les langues vocales et langues signées. Cette tâche permet d’évaluer de manière fiable et rapide les capacités linguistiques à différents niveaux d’analyse linguistique tels que la phonologie, la morphologie, le lexique et la syntaxe.

Afin d’évaluer la maîtrise de la LSF chez les enfants sourds signeurs, nous avons conçu une tâche de répétition de phrase : elle comprend 20 phrases LSF. La tâche a été administrée à 62 enfants – 34 enfants sourds signeurs natifs (6; 09-12 ans) et 28 sourds signeurs non natifs (6; 08-12; 08 ans) – afin d’étudier leur développement linguistique général au regard de l’âge d’acquisition de la langue des signes (AOA) et de l’âge chronologique (AC).Avant de tester les enfants, un groupe de 10 adultes sourds signeurs ont été évalué avec cette tâche.

Comme attendu, nos résultats ont montré un effet significatif de l’AOA, indiquant que les signeurs natifs ont répété plus de signes et étaient plus précis que les signeurs non natifs. Le même type de résultats a été constaté pour l’AC (Age Chronologique). De plus, les signeurs natifs ont commis moins d’erreurs phonologiques (configuration, mouvement et l’emplacement) que les signeurs non natifs.

Enfin, comme le montrent les études précédentes en langue des signes, la configuration et le mouvement se sont avérés être les paramètres les plus difficiles à maîtriser indépendamment de l’AOA et de l’AC. Ainsi, nos résultats soutiennent l’hypothèse que l’âge d’acquisition de la LS (AOA) est un facteur crucial dans le développement des compétences phonologiques quelle que soit la modalité du langage (vocale ou signée). Notre étude constitue ainsi un premier pas vers une description théorique de la trajectoire développementale en LSF.